Billet de chapelle en diamant
Paris recèle des trésors. Voire même des diamants bruts. Coincée entre le boulevard Haussmann et la Madeleine, construite sur l’ancien cimetière de la Madeleine entre 1815 et 1826, la Chapelle Expiatoire est un petit endroit peu fréquenté par les touristes, et peu connu des parisiens. Fermée pendant de nombreuses années, elle a trouvé une nouvelle jeunesse à sa réouverture en 2017. Car cet ancien cimetière a décidé de bénir les vivants et de les mettre en valeur.
Ainsi, un invité s’est fait une joie de sublimer ce lieu atypique. Le Diamantaire, artiste de street art, devenu artiste contemporain passé en trois dimensions il y a 4 ans, a investi le lieu avec dextérité. Son matériau de prédilection c’est le miroir. Le Centre des Monuments Nationaux lui a offert une carte blanche pour donner des couleurs à cette splendeur du huitième arrondissement, pour peu qu’on ait envie de sortir des sentiers battus.
Dès l’entrée de La Chapelle, un objet identifiable mais étrange s’offre au visiteur. Un diamantoscope ouvre notre vision, façon kaléidoscope en mode longue vue. Le visiteur n’est donc plus qu’un spectateur mais aussi un acteur. Petit passage dans le jardin intérieur surélevé, où quelques pierres tombales nous rappellent la Révolution, deux immenses sculptures en acier façon diamant en imposent avant l’escalier de l’entrée principale. Et là, une œuvre monumentale tout en miroirs, tout en géométrie me laisse rêveuse. Elle reflète toute l’élégance de la structure de pierre dans ses 16 étoiles. Et le tout, en pivotant, en tournant sur elle même. Sublime. En me retournant, je découvre deux œuvres murales lumineuses qui confèrent au lieu des couleurs peu communes.
En descendant dans la crypte, deux nouvelles créations interprètent à leurs façons les vitraux. Le kaléidoscope fascinant ouvre une nouvelle vision recomposée de ces merveilles de verre. Tout semble découpé et reconstitué comme un diamant. Là, je pense en avoir pris plein les mirettes, et pourtant le Diamantaire me réserve encore une surprise à facettes. À la sortie de la crypte, alors que j’apprends sur une affiche que la Commune a voulu raser cette chapelle, une drôle d’installation me stoppe. Je suis invitée à tourner une manivelle dans le sens qui me sied, pour admirer la mise en reflet. Selon le sens de rotation de la manivelle, selon la vitesse choisie, les mouvements des reflets évoluent. Didactique, amusant et hypnotique. Cet artiste contemporain a pensé à tout. Et cette Chapelle est vraiment un diamant à facettes multiples. Façonnée par le Diamantaire pour être accessible, même à ceux qui pourraient être allergiques à ce genre de lieu. Ou comment vérifier la phrase mythique d’une célèbre blonde «Diamonds are the girl best friend »
CHAPELLE EXPIATOIRE 29, rue Pasquier 75008 Paris
Exposition ''Le diamantaire'' terminée
D'octobre à mars Les mardis, jeudis, vendredis et samedis : 10h-12h30 / 13h30-17h