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J’ai 9 ans quand je passe le seuil de l’Atelier Elzévir dans le Marais à Paris. Je ne sais pas encore que ce petit pas sera le pas le plus artistique de ma vie, d’autant que je saute la marche de la porte  d’entrée avec toute la spontanéité d’une gosse turbulente mais consciencieuse. Je suis les cours, sans brûler d’étapes, en apprenant les maîtres, imitant leurs palettes, décortiquant leurs mouvements artistiques et en analysant le fameux cercle chromatique si indispensable aux artistes en herbe et aux autres.

Je m’amuse, j’entreprends, je copie, je découvre, j’appréhende la matière, me plonge dans l’huile, estompe le pastel, manipule le fusain et trempe dans l’acrylique sur le tard. Depuis mes plus jeunes années, j’affine, m’affirme, m’applique à apprendre pour trouver ma patte, ma griffe, mon coup de pinceaux.

 

Propulsée dans la vie active et passionnante de journaliste, la chance m'invite à parcourir le monde, à me laisser bercer d’ambiances différentes, à admirer des paysages du bout du monde et à communiquer avec d’autres peuples. L’Asie, L’Océanie, L’ Amérique du Nord, autant de continents parcourus au fil de mes reportages. Je me nourris de sourires, de regards, d’images particulières et uniques. Je photographie à l'instinct, des montagnes de pellicules s'amoncellent. La photo est alors ma matière première, mes sensations de l'instant sont ainsi gravées dans ma mémoire que je triture ensuite pour y trouver une source d’inspiration inépuisable. Merci au progrès, les archives numériques sont moins lourdes que les albums argentiques.

 

Curieuse, je l’étais enfant, je le suis restée adulte. Toujours partir à la découverte d'un artiste dans une galerie, sans cesse laisser trainer son œil, ne jamais refuser une invitation dans un musée, souvent déchirer la page d’un magazine, toujours être à l’écoute d’une chronique pour ne jamais perdre l’envie de créer.

 

Au fil du temps, mes inspirations ont évolué mais toujours dans le même sens, celui de la lumière. Des impressionnistes, Monet en tête, aux néo-réalistes, Hopper en premier lieu, en passant par Turner l’anglais, ou Zao Wou Ki le chinois, sans oublier les influences d’Hokusai, le japonais..

Le figuratif a laissé place à l’abstrait, la toile cède parfois son grain à celui du papier, les coups de pinceaux s’effacent pour quelques gouttes de colle, la peinture disparait et le collage se propage, je coupe, superpose,  compose et décompose pour trouver la mise en lumière des plus beaux papiers trouvés au hasard des lectures.

 

Toujours forcer le contraste, toujours  sublimer l’ombre et la lumière, toujours laisser le mystère planer et le regardeur s’inventer un univers. Puis laisser faire l’imaginaire, se laisser porter pour voyager vers un ailleurs de rêveur. 

Accrochage
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